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Un concert de Noël sur sable pour l’OSR

Publié le 03.12.2015

 


Le chef japonais Kazuki Yamada, principal chef invité de l’Orchestre de la Suisse Romande depuis la saison 2012-2013, dirigera ce dernier au Victoria Hall le 15 décembre pour un concert de Noël dédié à la jeune génération. Le dessinateur sur sable Cédric Cassimo et la comédienne Marion Fontana illustreront avec poésie les contes dont se sont inspirés Claude Debussy et Maurice Ravel dans la Petite suite pour orchestre pour le premier et Ma Mère l’Oye pour le second.

 

Depuis 2014, l’OSR consacre un samedi matin par mois à un nouveau concept pédagogique pour les enfants. Une formule visiblement très appréciée car ce programme affiche déjà complet jusqu’à la fin de la saison! Sous le titre de Concerts en famille, ceux-ci sont conçus pour les enfants de 3 à 10 ans avec leurs parents et sont animés par des musiciens de l’OSR. Ces concerts courts et interactifs, initiés par Marie Ernst, responsable du département Pédagogie et Jeunesse de l’OSR, sont complétés par des ateliers et des séances de découverte des instruments animés par la comédienne et musicienne Marion Fontana. C’est donc tout naturellement que l’OSR s’est adressé à elle pour ce concert de Noël autour du conte. «Avec le dessinateur sur sable Cédric Cassimo et la metteure en scène Victoria Giorgini, nous avons cherché à proposer un spectacle qui raconte une histoire. Notre travail a consisté à mêler musique, commentaires pédagogiques et illustrations sur sable pour aboutir à un réel spectacle festif pour tous. Nous interviendrons donc l’un en complément de l’autre, parfois avant, pendant ou après l’orchestre. Une proposition qui a tout de suite plu au chef Kazuki Yamada, qui l’a validée».

 

Une introduction ludique

La soirée débutera avec La Petite Suite que Claude Debussy a composée entre 1886 et 1889 pour un piano à quatre mains. Retranscrite plusieurs fois, c’est la version orchestrale d'Henri Büsser de 1907 qui a été choisie pour ce concert. L’œuvre, qui dure environ 13 minutes, est composée de quatre mouvements: En bateau, Cortège, Menuet et Ballet, arrangés d’après quatre poèmes issus du recueil Fêtes galantes de Paul Verlaine. Bien que ces poèmes ne seront pas déclamés, leurs thèmes seront repris et introduits rapidement par Marion Fontana qui emmènera le public à la découverte de ces images mises en exergue par la musique. «Pour le bateau par exemple, le balancement des vagues est représenté par les harpes, que je ferai jouer une première fois seules, afin de pouvoir aisément les reconnaitre à l’écoute du thème joué par tout l’orchestre. On parlera de mer calme et déchainée, mais je n’en dis pas plus, c’est une surprise». Le programme ne manquera pas sa cible puisque Marion Fontana a à cœur de partager sa passion de la musique avec les plus jeunes. Enseignante de musique au DIP depuis 2004 et à la Haute École de musique de Genève (HEM) depuis 2011, cette flûtiste dirige également des chorales et donne des cours de chant privés. Entre 2009 et 2013, elle co-fonde TriOpéra, un duo lyrique et piano, et crée Bambin’OpérA, un spectacle interactif sur l’histoire de l’opéra, régulièrement joué dans les écoles genevoises et bientôt pour les scolaires du canton de Vaud.

 

 

Voyage dans l’univers du conte

Le programme se poursuivra avec la version pour ballet de Ma Mère l’Oye (1912) de Maurice Ravel, créée d’après des contes de Charles Perrault (La Belle au bois dormant et Le Petit Poucet, extraits des Contes de ma Mère l’Oye, 1697), de Madame Leprince de Beaumont (La Belle et la Bête, 1757) et de Madame d’Aulnoy (Le Serpentin vert, 1697). A l’origine, Ravel écrit cette partition pour un piano à quatre mains entre 1908 et 1910 pour Mimi et Jean, les enfants de ses amis Cipa et Ida Godebski. Ravel la transformera en un ballet d’un acte, cinq tableaux et une apothéose, à la demande du mécène Jacques Rouché et son Théâtre des Arts à Paris. Ravel y ajoute un prélude, quatre interludes et modifie l'ordre des mouvements pour en parfaire la progression dramatique. «Cette dernière adaptation est souvent jouée, mais il est rare que les textes y soient associés. Comme pour les bandes son des films, la musique de cette suite est très descriptive quant à l’atmosphère de l’histoire qui est racontée en lien aux sentiments des protagonistes, et par là, est très accessible aux enfants», explique Marion Fontana. Pour le dessinateur sur sable Cédric Cassimo, «l’image est essentielle aujourd’hui pour `forcer´ l’intérêt des plus jeunes à la grande musique plutôt difficile d’accès sous son angle théorique». A noter que ce spectacle est également proposé durant la semaine aux élèves genevois et frontaliers.

 

 

Le sable au service de la poésie

Les dessins de Cédric Cassimo évoluent constamment au rythme de l’histoire. Filmé par une caméra en plongée sur sa table lumineuse, il dispose une couche de sable où les mouvements de ses doigts vont faire naître en direct une histoire éphémère et évolutive, transmise sur grand écran. Seuls quelques artistes au monde maîtrisent cette technique infiniment délicate en direct sur scène. Initié à l’animation de sable par la cinéaste américaine Caroline Leaf, Cédric Cassimo co-fonde la compagnie artistique Lunidea en 2006, qui a produit diverses créations pluridisciplinaires dont le spectacle Insaisis’sable avec le Leicester Square Theatre de Londres, pièce qu’on a également vu en tournée en Suisse entre 2012 et 2013. La qualité exceptionnelle de ses animations de sable l’a amené à collaborer avec des artistes tels que Henri Dès, Pierre Amoyal, Bastian Baker et des institutions de renom telles que Jaeger-Lecoultre, Chopard, la Fondation IRP, ou encore l’ONU. «Le sable permet, à la différence du feutre, de transformer rapidement le dessin, ce qui en fait tout l’attrait. Je joue avec mes mains de manière artisanale, loin des productions de films d’animation actuels. C’est la magie de la manipulation: l’esprit est tout le temps en recherche de sens et le sable me permet de passer d’une représentation à une autre en quelques mouvements, créant questionnements et poésie chez le spectateur. Il n’est cependant pas question d’improvisation, nous sommes trois à devoir fusionner nos arts, même si mon dessin n’est tout de même jamais pareil».

 

Alexandra Budde

 

Concert de Noël de l’Orchestre de la Suisse Romande, Genève, Victoria Hall le mardi 15 décembre 2015.

Renseignements et réservations au +41.22.807.00.00 ou sur le site de l’Orchestre www.osr.ch

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