Dès le Dimanche
Poursuivant l’exploration de l’opéra-ballet commencée avec Les Indes galantes il y a déjà deux saisons, le Grand Théâtre et Leonardo García Alarcón à la tête de sa Cappella Mediterranea, s’attribuent les services d’Angelin Preljocaj, la figure de proue de la chorégraphie française, pour mettre en scène Atys, ce chef-d’œuvre quelque peu oublié du grand Lully.
Tirée d’Ovide, l'intrigue mythologique raconte un quadrangle amoureux: le jeune Atys, prêtre de la déesse Cybèle, et Sangaride s’aiment, mais Sangaride doit épouser Idas, le roi de Phrygie, et Cybèle aime à son tour Atys. Les triangles amoureux impliquant des divinités ont tendance à se terminer particulièrement mal et celui-ci ne fait pas exception.
Comme les liaisons de Louis XIV étaient connues de toute la cour, le fait que ses personnages soient punis pour leurs désirs rend l’infatuation du roi pour Atys d’autant plus surprenante. Son mélange capiteux de sensualité et de rigueur est ce qui a attiré les gens, y compris le chorégraphe et ici aussi metteur en scène Angelin Preljocaj. Il est rejoint à la scénographie par une artiste plus téméraire : dans sa pratique audacieuse et pluridisciplinaire – qui allie la conceptualisation de haut vol à la performance, à la photographie, à la vidéo et à la sculpture – la jeune plasticienne française Prune Nourry fait des déclarations incisives sur des questions allant de la politique du genre au dialogue interculturel.
Sa scénographe pour cette production d’Atys sera sa première incursion sur la scène de l’opéra. La question que pose Atys est simple: comment exprimer ce que nous ressentons? La réponse n’est pas évidente, mais à notre époque définie par l’émotion à tout va, le style baroque nous enseigne que ce n’est qu’en vertu de la forme que les émotions acquièrent un véritable sens.
Les danseurs et danseuses du Ballet du Grand Théâtre donneront corps à cette histoire de non-dits et de réticences. Et les chanteurs prêteront leur voix aux personnages en guerre contre la révélation de leurs propres sentiments. En tête d’une distribution de spécialistes baroques, la voix angélique d’Ana Quintans en Sangaride et le ténor percutant de Matthew Newlin dans le rôle-titre.
► En relation avec le spectacle: le 17 février, apéropéra
► En relation avec le spectacle: le 22 février, conférence sur l'oeuvre
► En relation avec le spectacle: le 5 mars - Atelier Public
► En relation avec le spectacle: le 6 mars, En coulisse
► En relation avec le spectacle: le 13 mars, brunch#4
► En relation avec le spectacle: 45 minutes avant chaque représentation, Intropéra
Chœur du Grand Théâtre de Genève - Ballet du Grand Théâtre de Genève - Cappella Mediterranea
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