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Les Athénéennes: et bien dansez, maintenant!

Publié le 22.05.2021

 

Les Athénéennes fêtent leur dixième édition, du 3 au 11 juin. Six soirées sont au programme, avec une large palette de musiques d’horizons différents – classique, jazz, rock, électro, et bien davantage. L’affiche affirme une volonté de présenter des créations, de privilégier les rencontres et les dispositifs originaux. La direction tricéphale du festival - Audrey Vigoureux, Marc Perrenoux et Valentin Peiry – propose ainsi des variations autour du ciné-concert: un photo-roman musical autour du texte La Disparition de Georges Perec (le 9 juin); l’interprétation par L’OCG des ténèbres d’une œuvre de Töru Takemitsru composée pour le film Pluie Noire (1989), de Shöhei Imamura (le 5 juin). Il y aura aussi des créations mondiales, comme Hic! Nunc!, de Nicolas Bolens, interprété par le Lemanic Modern Ensemble (le 4 juin).

La dixième édition sera traversée par un thème danse – décade – décadence, et doit privilégier l’idée que la danse tient une part importante dans les périodes de troubles artistiques (ou sociétaux). Aux spectateurs d’explorer cette ligne programmatique à l’écoute d’interprétations de Beethoven, Schumann, Bach, Schoenberg, Mirail, et de répondre aux propositions du Pierre Omer’s Swing Revue, de Pilot on Mars et du Grand Pianoramax ou du Louis Matute Quartet. Le 10e anniversaire sera fêté plus spécifiquement le dernier soir avec des nombreux invités et sans nulle doute une «immense jam»!

 

L’année dernière, Les Athénéennes avaient prévu une dixième édition fastueuse et festive. Elle aura connu ce qu’a connu le monde du spectacle dans son ensemble le printemps dernier. En 2021, le festival en propose une adaptation, qui en conserve l’esprit festif et le thème: danse – décade – décadence.
Valentin Peiry, codirecteur: «Dans l’histoire de la musique, quand des mouvements esthétiques s’achèvent pour laisser place à d’autres, la danse est souvent présente. Cela peut être une façon de se reconnecter à la tradition (joyeuse, voire légère du passé) pour ré-influer de la vie. Un exemple: au début du XXe, le romantisme tardif était à la fois merveilleux et boursouflé. Quand Schoenberg a l’audace de faire autre chose, il compose des suites de danses. Il reprend ce que le passé peut apporter de substantiel, d’irriguant et de léger, pour étayer un geste risqué. Et quand les vieux repères tombent et que les nouveaux balbutient, le fait de danser, de faire la fête est un exutoire.»

 

 

Création et éclectisme
Cette année, le festival se déclinera en six programmes présentés en deux fins de semaines successives à l’Alhambra. Avec des formats courts qui incarneront la constante volonté des Athénéennes de privilégier les métissages, la création et bien entendu la diversité. Démonstration dès le premier soir (3 juin) avec une proposition classique du Quatuor Zaïde et de Théo Fouchenneret (lauréat du Concours international de Genève en 2018), avec Hildegard lernt fliegen, une formation de jazz alémanique habituée du festival, et le Pierre Omer’s Swing Revue, annoncée gipsy swing rock avec la présence de Lalla Morte, «danseuse, fakir, illusionniste»…

 

Autre exemple de mélange des genres: le 4 juin, une création mondiale de Nicolas Bolens par le Lemanic Modern Ensemble; der Lieder de Mahler interprétés par la mezzo-soprano Marina Viotti, le rock de Pilot on Mars et les expérimentations entre classique contemporain et le rock de Leon et de l’Ensemble Babel.
Le festival assume un éclectisme qui comprendra aussi une œuvre spectrale de Tristan Murail. Valentin Peiry au sujet de cette ouverture sur le classique contemporain: «Nous essayons de rendre cette musique accessible à un public qui ne la connaît pas.»

 

 

Ciné-concert: en traversant Hiroshima

Parmi les diamants les plus inattendus de cette 10e édition, il faut citer un moment de ciné-concert très particulier: l’interprétation par L’OCG d’une œuvre du compositeur Töru Takemitsu écrite pour le film Pluie Noire, d’Inamura, qui comporte notamment une scène de traversée d’Hiroshima quelques minutes après l’explosion de la bombe. Sur un mode moins sombre (et pratiquement jubilatoire), L’OCG accompagnera le même soir les pianistes Louis Schwizgebel, Fabrizio Chiovetta et Audrey Vigoureux, qui interpréteront chacun un concerto de Jean-Sébastien Bach… pratiquement dansant!

 

 

Photo-roman: la poésie de Perec
La vidéo tiendra également un rôle dans le spectacle autour de La Disparition de Georges Perec, le 9 juin. Proposée en création mondiale, l’appellation «Photo-roman pour récitant, piano préparé, percussions, électronique et vidéo» doit révéler au-delà du génie multi média, les sonorités très particulières du texte – La Disparition ayant la particularité d’avoir été rédigé sans usage de la lettre «e».

 

Le jazz sera encore présent le 5 juin avec le retour du Grand Panorama de Léo Tardin. Ou avec le Marc Perrenoud Trio, le 10 juin. «Depuis que l’on a vu la vidéo de son titre The Rev, il est difficile de se promener sur les pavés de la vieille ville de Genève sans avoir envie de danser! Marc présentera ce soir-là son nouvel album, Morphée», explique Audrey Vigoureux. Également ce soir-là, la rencontre du Quatuor Gringolts et du pianiste français Bertrand Chamayou.

 

 

Grande jam anniversaire

Parmi les invités jazz, les Athénéennes proposent le 11 juin deux des jeunes orchestres les plus prometteurs de la région lémanique. Marc Perrenoux: «Le Louis Matute Jazz Quartet avait eu la malchance de voir la sortie de son premier disque coïncider avec le début de la première vague du virus. Aux Athénéennes, il présentera un deuxième disque écrit dans sa chambre pendant la pandémie. Également au programme ce soir-là, le quintette de Baiju Bhatt qui affirme encore plus son héritage indien et le confronte avec la verticalité d’un jazz contemporain».

 

La soirée de clôture du 11 mars sera aussi celle du concert des dix ans des Athénéennes. Un anniversaire auquel participeront des artistes qui ont marqué l’histoire du festival. Avec un maximum de programmes courts. Parmi les participants déjà annoncés: Bojan Z, Laurent Coulondre, Pierre Fouchenneret, Simon Zaoui, Gregorio Zanon, Emmanuel Christien… «Les musiciens se connaissent souvent, nous espérons une immense jam», glisse Audrey Vigoureux.

Les Athénéennes, en 2021, ce sera aussi de la musique tzigane, de l’électro, de la musique africaine, et encore des métissages et des propositions inattendues.

Vincent Borcard

 

 

 

Les Athénéennes
Les 3, 4, 5, 9, 10 et 11 juin à l’Alhambra, Genève

3 juin: Quatuor Zaïde, Théo Fouchenneret, Hildegard Lernt Fliegen et Pierre Omer Swing's Revue feat. Lalla Morte

4 juin: Marina Viotti, le Lemanic Modern Ensemble, Diego Matheux, LÉON et Ensemble Babel et Pilot on Mars

5 juin: Louis Schwizgebel, Fabrizio Chiovetta, Audrey Vigoureux, l'Orchestre de Chambre de Genève, Diego Matheuz, Grand Pianoramax et AEROFLOT

9 juin: L'Ensemble Pulcinella, Ophélie Gaillard, Kevin Juillerat, Cédric Pescia, Michael Comte et Professor Wouassa

10 juin: Le Quatuor Gringolts, Malin Hartelius, Bertrand Chamayou, le Marc Perrenoud Trio, Ludovit Kovac & Thalassa

11 juin: Louis Matute Quartet, Un Concert Spécial Anniversaire, Baiju Bhatt & Red Sun, Boodaman et Garance

 

Programme complet, informations, réservations:
lesatheneennes.ch

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