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La Bâtie invite John Adams

Publié le 29.07.2016

 


Il y a eu la metteure en scène et marionnettiste Gisèle Vienne l’an passé, le metteur en scène suisse Milo Rau connu pour son théâtre documentaire en 2014. En 2013, la danse était à l’honneur avec la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker. L’année d’avant, le festival de la Bâtie faisait la part belle au comédien André Wilms. A la rentrée, une fois n’est pas coutume, un musicien est le grand invité de la Bâtie. L’Américain John Adams marquera de son sceau cette 40ème édition.

 

 

En 1977, le festival dédié à la création alternative naissait à Genève dans le bois du même nom. Des trois jours gratuits en juin, il est passé à seize jours de festivités dédiées à la musique, au théâtre, à la danse et aux arts visuels, parfois ensemble, parfois pas. Si bien que sa directrice Alya Stürenburg Rossi a décidé de rompre avec la traditionnelle catégorisation par discipline. Le terme de «projets» correspond désormais mieux à la pluridisciplinarité de la création contemporaine. Une cinquantaine de projets, dont beaucoup hybrides associant notamment la musique à d’autres arts, seront donc présentés dans le cadre du prochain festival de la Bâtie, du 2 au 17 septembre. L’événement, qui propose aussi une programmation jeune public, se déroule dans de nombreux lieux de la région, essentiellement à Genève et alentours, mais aussi à Lausanne et ailleurs.

 

John Adams, le grand invité

La Bâtie recevra donc pour la première fois le musicien, compositeur et chef d’orchestre américain John Adams, jamais encore accueilli à Genève, alors qu’il est l’un des plus joués au monde. Dans le registre contemporain, il est associé au courant minimaliste américain dans la veine de Steve Reich ou Philip Glass, même si ses œuvres, plutôt éloignées de la musique «répétitive» de ses confrères, s’en distinguent. Ses pièces seront présentées à travers différents projets, mêlant musique et danse, cinéma ou musique électronique.

Pour ouvrir le festival, John Adams dirigera les musiciens de l’Orchestre de la Suisse romande au Victoria Hall (vendredi 2 septembre, 19h) lors d’un concert-événement. Trois de ses œuvres seront au programme, dont Sheherazade.2, fresque concertante composée récemment pour violon et orchestre, avec le concours de la soliste canadienne Leila Josefowicz.

Ce soir-là, on entendra également deux pièces de son répertoire, Short Ride in a Fast Machine (1986) et Shaker Loops. Ses compositions sont parfois devenues des musiques de films, comme c’est le cas ici dans Barfly de Barbet Schroeder. Amore, de Luca Guadagnino, projeté le samedi 3 septembre (17h) à Fonction: cinéma, au Grütli à Genève, reprend des extraits de ses partitions d’opéra et de pièces symphoniques.

 

Danse et musique

Les compositions de John Adams viendront aussi croiser la danse. La chorégraphie est signée du Soleurois Thomas Hauert, qui excelle à associer mouvement et musique. Six danseurs de sa compagnie Zoo offriront un programme inédit à travers différents duos. L’originalité du projet? Casque sur les oreilles, vous choisirez vous-même sur votre playlist la musique sur laquelle vous voudrez les voir danser (dimanche 4 septembre, 16h, Palais de l’Athénée à Genève). On enchaînera ensuite avec un récital de piano donné par l’Ensemble Contrechamps. Au menu, deux pièces du compositeur, Phrygian Gates et Hallelujah Junction. Quelques jours plus tard et dans une autre veine, c’est le compositeur de musique électronique POL qui se frottera, avec DryHope, à l’album Hoodoo Zephyr de John Adams, après Drumming de Steve Reich il y a quatre ans (samedi 10 et dimanche 11 à L’Abri à Genève).

 

Rencontre avec l’artiste

«On fantasme beaucoup la vie d’un compositeur qui attendrait la mythique ‘inspiration’ devant un beau paysage. Mais l’‘inspiration’ ne s’attend pas, elle se cultive dans l’ordinaire du quotidien». C’est dans sa cabane située non loin de Berkeley en Californie que John Adams dit écrire. S’avouant piètre pianiste, le compositeur en dira bien plus sur sa longue et prodigieuse carrière entamée il y a une quarantaine d’années. Rendez-vous pour une rencontre avec le grand invité du festival samedi 3 septembre (15h) à la Bibliothèque de la Cité, à Genève.

 

Grands noms du paysage théâtral et chorégraphique

Mais la Bâtie ne saurait compter aussi sur les grands noms du paysage théâtral et chorégraphique actuel comme Boris Charmatz, qui viendra présenter sa dernière création à Genève. Un projet engagé, comme beaucoup d’autres dans le cadre de cette édition. En réaction aux attentats parisiens, Danse de nuit jettera des ponts entre l’écriture chorégraphique et le dessin de presse. En danse toujours, on découvrira les pièces d’Alain Platel, de l’épatant duo formé par Cecilia Bengolea et François Chaignaud, de Christian Rizzo ou encore de Lisbeth Gruwez. Le metteur en scène syrien Omar Abusaada racontera la vie de son pays plongé dans le coma avec Alors que j’attendais tandis que le Japonais Toshiki Okada reviendra sur la difficulté de vivre après la catastrophe de Fukushima dans Time’s Journey Through a Room. Côté musique, on retrouvera Cat Power, Miossec ou Peaches. Sans oublier les artistes locaux de la Cie 7273 ou le chorégraphe Guilherme Botelho associé au compositeur autrichien Fennesz.

 

Cécile Dalla Torre

 

Retrouvez le programme complet du Festival de la Bâtie sur leprogramme.ch ou sur le site www.batie.ch

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