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L’OCG joue la carte du romantisme

Publié le 27.09.2015

 


Arie van Beek ouvrira dans quelques jours la nouvelle saison de L’Orchestre de Chambre de Genève. «Ma spécialisation, c’est de ne pas être spécialisé», plaisante le chef néerlandais. D’où une troisième saison éclectique mariant en sept concerts Beethoven, Mozart et la musique suisse, Betsy Jolas ou Bach. Au Bâtiment des Forces motrices, mardi 6 octobre, L’OCG abordera les romantiques à travers des œuvres de Wagner, Schubert et Strauss. Le chef néerlandais y dirigera la quarantaine de musiciens de son orchestre, mais aussi et pour la première fois, l’Ensemble vocal de Lausanne avec qui une collaboration s’amorce. On y découvrira l’œuvre instrumentale inédite du jeune compositeur Blaise Ubaldini. Arie van Beek revient au bout du fil sur la programmation de ce premier concert de saison.

 

On ne vous connaît pas en tant que spécialiste d’un répertoire particulier…

Non, ma spécialisation, c’est de ne pas être spécialisé (rires). Quand je travaille une œuvre baroque, j’essaie d’être baroque. Quand je travaille une œuvre romantique, j’essaie d’être romantique. Mais je ne suis pas un chef qui se limite à ne diriger qu’une certaine période de la musique. Je dirige des œuvres qui vont du répertoire très baroque jusqu’à aujourd’hui.

 

Ce qui fait qu’on retrouve toute cette palette musicale dans votre programmation de L’OCG?

Oui, et la programmation est un exercice assez compliqué. D’abord, parce que L’OCG a un effectif réduit. Forcément, avec quarante musiciens, on ne peut pas jouer une symphonie de Mahler ou de Bruckner, ni Le Sacre du Printemps de Stravinsky! On élimine déjà ainsi pas mal d’œuvres… Ensuite, avec six ou sept concerts dans l’année, il faut que les soirées soient différentes et très variées. Chaque concert a sa propre signature. La programmation du concert suivant, en novembre, sera par exemple autour de Beethoven. En plus, pour attirer notre public, le programme doit à mon avis comprendre soit une œuvre que tout le monde connaît, soit un soliste de très grande réputation. Mais n’oublions par l’aventure! C’est pour cela qu’on jouera aussi une petite pièce d’un jeune compositeur d’aujourd’hui ou une œuvre de Schubert qu’on a rarement l’occasion d’entendre.

 

Cette première soirée de «romance lyrique» n’en est pas moins éclectique, entre l’opérette viennoise, Wagner, Schubert et la création de Blaise Ubaldini?

C’est une soirée romantique avec des compositeurs du centre de l’Europe. Strauss, Wagner et Schubert sont trois représentants de l’école romantique qui possèdent des styles complètement différents. Die Fledermaus (La Chauve-Souris) est un chef-d’œuvre de Strauss. L’œuvre est tellement connue qu’elle est rarement jouée. On l’entend surtout aux concerts du Nouvel An. Mais c’est souvent le cas des pièces très célèbres, La Petite Musique de nuit de Mozart, par exemple.

 

 

Vous avez donc aussi choisi des lieder de Wagner?

Le romantique prend une nouvelle direction avec Wagner et une musique très intime comme Wesendonck. On dit que Wagner était amoureux de Mathilde Wesendonck, une poétesse qui avait pour mari l’un de ses mécènes. Avec ce cycle de six leaders, c’est l’une des rares fois où il n’utilise pas ses propres textes mais les poèmes de Mathilde, eux-mêmes inspirés du poète Wilhelm Müller. Ils seront interprétés par la mezzo-soprano Eve-Maud Hubeaux.

 

Et on terminera la soirée par une musique de scène de Schubert…

Rosamunde est une œuvre de Schubert aussi très connue, qui est rarement jouée également. Tout le monde en connaît certains extraits. Mais elle comporte aussi des parties pour chœur et orchestre d’une beauté pure célébrant l’intimité et la joie, proches de ses lieder, qui sont plus méconnues du grand public. Il s’agit là aussi d’un chef-d’œuvre.

 

Vous collaborerez dans Rosamunde avec L’Ensemble vocal de Lausanne. Est-ce une première?

Oui, c’est un chœur magnifique, reconnu au plan européen. L’Ensemble vocal de Lausanne possède un niveau très élevé. Je connais très bien son nouveau chef, Daniel Reuss, qui succède à Michel Corboz. Il est Néerlandais comme moi. Nous entamons une première collaboration avec eux, et nous la poursuivrons. Ça me semble dans la logique des choses et j’en suis très heureux.

 

 

Pour ce premier concert de saison, L’OCG jouera également une œuvre contemporaine de Blaise Ubaldini, né en 1979, créée pour l’orchestre.

L’OCG a pour tradition de donner carte blanche à de jeunes compositeurs qui ont fait une partie de leurs études en Suisse, en l’occurrence ici à Lausanne et à Genève. Blaise Ubaldini a déjà composé des œuvres magnifiques. Il s’agit là d’une petite pièce instrumentale de six ou sept minutes en rapport avec le programme.

 

Blaise Ubaldini est un musicien de formation classique. Il est aussi chanteur et guitariste de rock… Retrouvera-t-on cette influence dans la partition?

Non, pas du tout (rires). Blaise Ubaldini a beaucoup travaillé avec l’Ircam. C’est un clarinettiste qui joue aussi du rock. Tous ces éléments sont dans ses gènes, mais il ne s’agit pas du tout d’une partition rock! Le public va effectivement la découvrir le 6 octobre.

 

Finalement, construire le programme d’une soirée musicale, c’est…

Je dis toujours que c’est un peu comme un repas! Il faut une entrée, un plat de résistance et un dessert! Et il faut toujours qu’il y ait une cohérence entre eux.

 

Propos recueillis par Cécile Dalla Torre

 

Découvrez toute la saison de L’Orchestre de Chambre de Genève sur leprogramme.ch ou sur le site de l'orchestre www.locg.ch

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