Joséphine cantatrice du peuple des souris

Joséphine la cantatrice ou le peuple des souris, est le dernier récit de Franz Kafka. Tuberculeux au dernier degré, ne pouvant presque plus parler ni avaler tant il souffre, l’auteur praguois a écrit Joséphine quelques mois avant de mourir, le 3 juin 1924 au sanatorium de Kierling près de Vienne.

Il faut voir Joséphine comme un personnage appartenant au formidable bestiaire propre à l’oeuvre de Kafka. Joséphine se présente à nous, croyant être la dompteuse de cette prolifération d’animaux, qui pensent, parlent, chantent, souffrent, sourient et s’imposent à nous, tellement ils nous ressemblent.

Le récit de Kafka est le point de départ de la construction d’une parodie sur la « gloire » de l’artiste, une métaphore sur une Diva à bout de souffle ! Ce spectacle est imaginé comme une « gloria-parodica » afin de dévoiler la vacuité de l’art en tant que forme du paraître, extinction progressive du soi et symptôme de la névrose égotique actuelle. Le spectacle peut être lu comme l’autoportrait comique d’une star capricieuse attirée par tout ce qui brille. Une Diva de pacotille qui aspire au septième ciel sous les feux de la rampe.

Joséphine et son pianiste font penser à ces couples de bouffons lubriques, menteurs et malfaisants que Kafka suscite un peu partout autour de ses « héros ». On connaît le gout de Kafka pour les univers venant du cirque, du théâtre populaire juif et même du music hall. Kafka adorait ces endroits lugubres où de misérables petites troupes de théâtre refaisaient le monde avec des bouts de ficelle, mélange de grandiose et de pauvreté. Nous voulons rester près de cet esprit.

Théâtre du Galpon à Genève du 25 novembre au 14 décembre 2014.

Par le Studio d'action théâtrale
Direction artistique Gabriel Alvarez
Musique Bruno de Franceschi
Jeu Clara Brancorsini