Social Tw. Fb.
Pluri

Dès le Jeudi

2 au 4 Mai 2019
Quand on voyage on devrait fermer les yeux, une pièce de Pascal Chenu et Florence Jaccottet mise en scène par Annik Von Kaenel à découvrir à l'Institut Jaques-Dalcroze à Genève du 2 au 4 mai 2019.

A l'origine de ce projet, il y a un amour partagé pour la poésie. Une poésie vibrante et généreuse mettant la Suisse à l'honneur. Pascal Chenu est un amoureux des mots, des sons sorciers, Florence Jaccottet une passionnée du moindre geste. Ensemble ils créent un univers dans lequel ils feront vibrer les textes et provoqueront grâce à l'improvisation, des rencontres originales avec leurs premiers amours : la musique et la danse.

L'un des chefs-d’œuvre de Blaise Cendrars: La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, un récit de voyage énigmatique dont on ne sait jamais très bien s'il a eu lieu réellement ou en imagination. Dans un décor simple, tables et chaises de bistrot, qui peuvent évoquer aussi bien un wagon restaurant qu'un troquet de la belle époque, le récitant Pascal Chenu déambule, déclame. Disséminés sur scène, une danseuse et quatre musiciens interviennent de manière improvisée, en solo, en duo, tous ensemble… ils accompagnent, commentent, ponctuent, colorent le texte, le bousculent peut-être, soulignent son rythme, en proposent un autre, s'effacent. Les protagonistes, aussi bien le récitant que ses “interlocuteurs”, sont ainsi en état d'alerte et de disponibilité permanente : le texte suggère un imaginaire pour le mouvement et la musique improvisée, et en contrepartie, le récitant est “contaminé” en temps réel par ce qui se crée à son insu et vient se mêler à sa diction. De même lorsqu'on voyage : le paysage qui défile et les sensations qui nous arrivent viennent se superposer à notre monde intérieur, à nos pensées. Ces deux mondes perméables forment le voyage. Les femmes sont à l'honneur dans cette deuxième partie: constellation de courtes poésies, d'interludes musicaux et de fragments chorégraphiques qui se succèdent, s'entrecroisent, créent un long tableau vivant. Les textes de Corinna Bille, Anne Perrier et Pierrine Poget, tantôt déclamés ou murmurés engagent les musiciens ou au contraire les arrêtent net : le texte attire, s'entête, se répète ou disparait dans un souffle, faisant naître le mouvement. Les musiciens s'emparent de l'espace, évoluant dans une danse tantôt écrite, tantôt improvisée selon des consignes précises relatives à une matière, une texture sonore, ou une image poétiques suggérée par le texte. De ces entrelacements émane un jeu haletant entre la danse et la musique, l'espace physique et le texte. Un détail chorégraphique relève un mot ou le noie, une mélodie jaillit et crève comme un ballon la pesanteur du texte, un silence au contraire en prolonge l'aspect méditatif… sans cesse les protagonistes avancent tels des funambules entre sérieux et comique, son et silence, énergie et apathie dans ce dédale d'images choisies. Florence Jaccottet donne le ton chorégraphique avec une suite de compositions offrant au spectateur une liberté d'interprétation infinie.
De Pascal Chenu et Florence Jaccottet, mise en scène Annik Von Kaenel
Collectif InCorpore

Pour s’y rendre

Découvrez aussi...

leprogramme.ch vous propose une sélection d’événements à découvrir. Vous pouvez utiliser la recherche avancée pour visualiser plus d’événements.